À nous le changement!

Boys' Club.
Bienvenue au Boys’ Club de Denis Coderre – Photo du Journal Metro

Réponse à : Mettre fin au malaise des jeunes femmes au pouvoir

En offrant ses félicitations hier à la Députée Catherine Fournier, qui détient à présent le record
de la plus jeune députée élue à l’Assemblée nationale, Elsie Lefebvre dit faire un «triste
constat»: que l’égalité des femmes recule.

Je n’ai pas la même lecture. C’est peut-être parce que je trace mon propre chemin, en tournant
mon regard vers des modèles positifs de leadership féminin.

Il y a Anne Hidalgo, élue maire de Paris en mars 2014 qui ne cesse de nous épater avec ses
accomplissements, son leadership et la transformation de Paris en ville verte.

L’élection en 2016 de Virginia Raggi à l’âge de 38 ans à la mairie de Rome avec le mouvement
Cinq Étoiles fait d’ elle la première femme et la plus jeune personnalité à occuper ce poste.

Plus près de chez nous, dans la catégorie de femmes de moins de 40 ans à l’Assemblée
nationale, en plus de Catherine Fournier, il y a Karine Vallières (Députée de Richmond) Marie
Montpetit (Députée de Crémazie) et Caroline Simard (Députée de
Charlevoix-Côte-de-Beaupré); quand même une belle représentativité! Pour ce qui est de
femmes en position de pouvoir, le cabinet du Premier ministre Couillard est composé de 11
femmes sur un total de 27 ministres, soit 40 %.

Au fédéral, le Premier ministre Trudeau a mis en place un cabinet paritaire qui inclut plusieurs
jeunes femmes, dont Mélanie Joly, Ministre du patrimoine canadien et ancienne candidate à la
mairie de Montréal sous la bannière de Vrai changement pour Montréal.

En fait, Il n’y a qu’à Montréal, où le comité exécutif du maire Denis Coderre peut être qualifié
d’un boys-club, où seulement 4 sur 12 des membres, sans compter les membres associés, sont
des femmes, dont aucune de moins de 40 ans. Malaise.

Mais il y a une lueur d’espoir quand on regarde vers les chefs de parti: sur les 4 partis
municipaux, 2 sont dirigés par des femmes: le mien, Vrai changement pour Montréal et, depuis
son investiture le 3 décembre dernier, Projet Montréal est dirigé par Valérie Plante.

Je suis de l’opinion que le boys-club prend l’importance qu’on lui accorde.
Certaines souscrivent au boys-club et attendent son approbation, se contentant de rester sur le
banc dans l’attente de se voir accorder un dossier intéressant, un poste de prestige quelconque.

En pointant du doigt «le système politique», Madame Lefebvre fait l’erreur logique de s’exclure
du système; or, ce système est composé de nous, élus et élues, qui sommes tous et toutes
redevables à l’électorat. Nous forgeons, ensemble, le ton autant que les orientations du pouvoir
politique, par nos débats et par nos votes. Le système, c’est nous; et le changement doit venir de l’intérieur même du système.

D’ailleurs, les structures du pouvoir changent et même les bons vieux boys-club n’y échapperont pas. On voit bien qu’un peu partout, les vieilles formules et les vieux systèmes s’effondrent. Vus de l’extérieur, ces changements sont parfois alarmants, voir chaotiques; mais j’ose croire qu’il s’agit d’une étape nécessaire qui cédera la place à de nouvelles façons, plus ouvertes, plus participatives, plus inclusives.

À nous de modifier l’échiquier! À nous de changer les règles du jeu, en y participant pleinement,
en se proposant et non pas en attendant une bénédiction du boys-club.

En ce début d’année 2017 – année électorale – non seulement est ce que je partage le vœu de ma collègue Elsie Lefebvre, mais je me consacrerai pendant les 10 prochains mois à changer l’image du pouvoir à Montréal, non seulement en la féminisant, mais surtout et d’abord en y travaillant pour que soient représentées la vraie diversité sociale et culturelle qui font la richesse de notre métropole.

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