Le budget 2015

Noël n’est pas loin maintenant que le budget est passé. Dans le dernier mois, la commission des finances a accompli un travail de moines pour passer à travers les détails du PTI (Plan triennal d’immobilisations) et ensuite des budgets de fonctionnement de la Ville et de la STM.

En bout de ligne, après discussion avec ma formation politique, nous avons voté en faveur du PTI, contre le budget de la STM, et en faveur du budget de la Ville.

Je mettrai sous peu les vidéoclips de mes interventions au Conseil municipal sur ces différents sujets, interventions qui expliquent notre position sur ces différents dossiers. En attendant, je partage ici, intégralement, mon discours sur le budget 2015. Dans les faits, j’ai scindé mon discours en trois sections distincts lors du Conseil, pour traiter séparément les thèmes principaux: 1- le budget de la Ville; 2- les recommandations de la Commission des finances; 3-le budget de la STM. Bonne lecture!

Discours du budget 2015

10 décembre 2014

1- Budget: principales orientations

“Ici à la Ville, on peut dire que le potentiel d’amélioration est infini.” – Alain Marcoux

Façon très optimiste de dire que ça va vraiment mal.

Ceci étant dit: Autant l’an dernier je trouvais qu’on avait encore beaucoup de chemin à faire, cette année je constate que plusieurs éléments ont été mis en place, plusieurs des critiques de ma formation et des autres formations ont été reprises et intégrées, et plusieurs mesures ont été mises en place qui me permettent de croire à un réalignement des finances de la Ville pour l’an 2015.

Je vais détailler quelques éléments porteurs de changement et puis passer à travers les points saillants du budget ainsi que des recommandations de la commission des finances.

Commençons par les bonnes nouvelles:

Le nouveau service de performance organisationnelle est assez prometteur.

Entre autres, nous permettra de nous comparer avec d’autres grandes villes et d’implémenter les meilleurs processus de gestion.

parmi les principaux objectifs:

1-  l’élimination des obstacles à la réalisation des projets et programmes du PTI, accroître de 25% les réalisations du PTI

2- augmenter l’efficacité des services:  limiter les délais d’octroi de contrats (présentement de 2 à 4 mois après l’ouverture des soumissions –> réduire à 1 mois) & accélérer le paiement des fournisseurs (présentement en moyenne 73 jours –> réduire à 30 jours)

3-  mise en œuvre du PQMO avec obtention des résultats souhaités

4- diminuer les absences dues à la maladie de 10%

5- améliorer le service à la clientèle

Il s’agit de l’instauration d’une culture de performance et non pas de défis à court terme qui ne changent en rien la structure ni la culture de base.

–>quelqu’un qui fait une régime qui donne un résultat à court terme et puis qui reprend ses habitudes alimentaires: l’effet yo-yo).

Le fait de créer un service qui a ce mandat est un geste qui souligne l’engagement de la Ville en ce sens.

Quelques chantiers que nous, au Vrai Changement, pensons méritent toujours un regard critique sinon une révision complète:

1- l’octroi des permis:

Il reste que ceci représente toujours un risque de collusion et de corruption. Tant que le processus d’octroi ne sera pas simplifié et des règles claires établies, l’octroi de permis dépendra d’un processus de consultation qui introduit une subjectivité qui produira des incohérences, parfois de longs délais et et qui ouvre la porte à l’influence.

2- l’octroi de contrats

La transparence du processus dépend en grande partie sur les appels d’offre.

Il faut revoir le processus de formulation des appels d’offre pour éviter des appels d’offre dirigés en apparence sinon en fait, comme nous avons vu à la commission de l’inspecteur général, ou encore trop limitants, qui ne permettent pas une saine compétition et une plus grande ouverture aux plus petits joueurs qui sont parfois les plus dynamiques mais qui sont éliminés dû à justement leur manque d’expérience dans la réalisation des contrats publics.

Ceci s’applique d’autant plus quand on parle des contrats de technologie. À Mtl il y a un grand foisonnement dans les industries de la technologie au niveau des PME et aussi des universités. Et pourtant, à la Ville, nous continuons à faire affaire avec “les grands” : mais souvent les grands fournisseurs de services technologiques connaissent les mêmes défis que le milieu public: structures rigides et sclérosés, incapacité de s’adapter rapidement, perte d’efficacité dans la performance …et eux-mêmes se tournent vers les PME pour compléter leurs projets!!

Il faut se donner une plus grande ouverture, les petits contrats surtout peuvent servir de porte d’entrée pour les PME et il y a des partenariats intéressants à former avec le milieu universitaire également.

PQMO

L’implémentation du plan quinquennal de la main d’oeuvre a permis l’abolition de 410 postes au budget de 2015, qui permettra à la Ville de réaliser une économie de l’ordre de 33,4M$

Lors de l’étude à la Commission, le directeur général à lancé une mise en garde à l’imprudence de “jouer la note unique” faisant référence à la politique d’apporter des coupures dans une seule perspective ou tranche d’opération, ici dans la réduction de la main d’oeuvre. Certes, il faut chercher des économies ailleurs aussi, par exemple en cherchant des améliorations de productivité grâce à l’implantation de nouvelles technologies qui permettent de libérer les employés et les rendre plus productifs (exemples donnés: le travail des évaluateurs qu’on souhaite rendre mobile; le guichet libre-service dans les bibliothèques; l’automatisation du traitement des factures)

Mais je dirais que cette note est une note que nous n’avons pas entendu depuis longtemps. Si longtemps, en fait, que nos oreilles se sont habituées à la dissidence créée par son absence. De 2002 à 2013, la Ville a connu une explosion dans le nombre de ses employés qui est passé de 20 009 à 22 423, soit une hausse de 12%. Elle est donc bienvenue, cette note de la réduction de main d’oeuvre, on pourra encore la faire jouer un bon moment avant de s’en lasser.

Baisse des paiements de transfert

En contrepartie, le nouveau pacte fiscal transitoire de 2015 a engendré une baisse du taux de remboursement de la taxe de vente du Québec de 62,8% à 50% ainsi que la perte d’autres paiements de transferts

l’mpact du pacte fiscal transitoire sur le présent budget se chiffre à une perte de 68,4M$

Cette année, la Ville s’est donné une marge de manœuvre pour contrer l’effet de la baisse de revenus de transferts en comblant le déficit avec une partie des sommes prévues pour le PCI (40M$ des 80M$ prévus au paiement par comptant des immobilisations, soit la moitié) et une partie des économies réalisées par le PQMO.

Dommage de faire autant d’effort pour ensuite voir le résultat balayé pour une caprice venue du provincial.

Si les transferts gouvernementaux continuent à baisser, on ne pourra s’assurer une source de revenus fiables outre la taxation, qui déjà compte pour près de 70% des revenus de la Ville  

C’est pour cela que nous devons réclamer notre statut de métropole: qui donnerait à la Ville une plus grande autonomie financière.

Rémunération

(rémunération = salaires + régimes de retraite + assurances collectives + invalidité)

La rémunération continue à représenter autour de 50% du budget de la Ville.

Elle a baissé de 3,9% par rapport à l’an dernier pour se situer à 49,2% du budget 2015 – une bonne nouvelle

Toutefois, cette baisse est due principalement aux gains de rendement des régimes de retraite de l’ordre de 51,5M$ et aux économies anticipées découlant de la loi 3 sur les régimes de retraite pour 49M$ (merci Québec)

En plus, comme je l’ai mentionné plus haut, le PQMO a généré des économies de 33,4M$

MAIS: l’indexation a ajouté 57,6M$ au fardeau

Les indexations données aux cadres si situent dans le 6% à 8% ce qui est de loin supérieur à ce qu’on retrouve dans l’industrie privée

–> Nous désirons que le Service de la performance organisationnelle se penche sur la révision de la grille de rémunération des cadres de la Ville, ce qui a été mentionné en commission des finances.  

–> Par ailleurs, nous recommandons de limiter l’indexation salariale des cadres à un niveau maximal à même le niveau d’inflation, comme nous faisons pour le budget.

Présentement le seul moyen de limiter l’indexation salariale à 2% est de donner une note d’insatisfaction à l’employé.

An employees annual performance review must be declared unsatisfactory in order to justify “only” a 2% raise.

In private industry, a 2% raise is a welcome reward for good work, the economy permitting. For municipal employees, it is an insult. This culture of entitlement must change.

Sans même parler de l’industrie privé, on peut comparer des pommes avec des pommes: On constate que la rémunération des fonctionnaires de la Ville de Montréal est de 38% supérieur de la fonction publique québécoise.

Le prochain ajustement à apporter aux finances de la Ville doit s’attaquer à cette question, et en fait à la grande question de la culture de travail à la Ville, pour revaloriser et réintégrer la notion du service public.

2- Discussion des recommandations de la commission des finances

Le travail de la commission des finances est un travail d’analyse qui se fait après le dépôt du budget.

Remercier: Alan DaSousa, président; Vice-Présidence de Guillaume Lavoie et Peter Trent et autres membres de la Commission

Nous réservons 6 jours pour recevoir les présentations des principaux services de la Ville, ici-même à l’Hôtel de Ville. Les séances sont publics, malgré une faible participation (mention spéciale du groupe Montréal pour tous qui représentent à eux seul la participation citoyenne des Montréalais!). Les membres de la commission interrogent les services, et à la fin du processus, nous nous réunissons afin de discuter de nos impressions et ensuite formuler les recommandations que nous déposons aujourd’hui au Conseil municipal.

le rôle des commissions – on part d’un principe de base:

tout conseiller, non pas uniquement le groupe d’élites qu’est le comité exécutif, peut avoir un apport productif et valable dans les différents dossiers de la Ville

While it is good to have a non-partisan hashing out of the different dossiers, this process only happens after the fabrication of the budget, to use a manufacturing analogy; it is a sort of quality-control measure to ensure that all probing questions are asked and that the Administration is able to provide answers to those questions.

Because it happens after the tabling of the budget, some would call it quality control; others rubber-stamping.

We all agree that it is a step that is quite distinct from the decision process.

Voici pourquoi je porte votre attention sur la recommandation R-3 comme étant d’un intérêt particulier. I would like to be able to say that the idea was mine, but I must give credit here to Peter Trent, mayor of Westmount for this particular recommendation.

R-3: Que l’Administration propose une réconfiguration du processus budgétaire 2016 et une implication de la commission en fonction de la porposition suivante:

  • au mois de mai ou de juin 2015, présentation à la commission des enjeux et du cadre financier 2016;
  • au mois de septembre ou d’octobre 2015, analyse détaillée du budget 2016 avec les présentations devant la commission de chaque unité d’affaires qui pourront inclure à la fois le budget de fonctionnement et le PTI, le cas échéant;
  • finalement, l’étude publique du budget global par la commission au mois de novembre ou décembre 2015, après le dépôt du budget 2016.

 

Alors, si nous revenons au principe qui est à la base de la création des différentes commissions, soit que tout conseiller peut avoir un apport productif et valable dans les différents dossiers de la Ville, on voit que cette recommandation 3 découle tout naturellement de ce principe, car en impliquant la commission dans le processus budgétaire en amont, on OUVRE ce processus à un plus grand apport, une plus grande vision, diversifiée et non-partisan.

ET on risque d’avoir un budget qui fait l’unanimité car le budget sera coloré par les opinions, visions, orientations d’un plus grand nombre de conseillers qui forment, je le répète, une commission non-partisan.

Alors: c’est une question de leadership.

Est-ce qu’on aime se trouver tout seul sur scène pour livrer un message?

Ou plutôt inviter quelques amis qui pensent comme nous à une discussion derrière portes closes?

Ou encore: Voudrait-on demander l’opinion d’un groupe d’individus représentant différents districts, enjeux et partis politiques à une discussion non-partisan, plus nourrie, plus vive, voir même discordante afin de s’ouvrir justement à d’autres possibilités ?

Et là…. on s’approche à la modernité.

Car la modernité, c’est l’ouverture, c’est la participation citoyenne.

Nous sommes encore bien loin d’un budget participatif, mais l’adoption de la recommandation R-3 serait un pas dans ce sens, vers l’ouverture, vers la participation.

En plus, Pierre Desrochers pourra s’offrir des vacances de temps en temps car il n’aura plus le fardeau budgétaire sur ses seules épaules tel un Atlas de l’appareil financier de la Ville. (blague)

Bon: après comment, selon quelle horaire, etc. sera à déterminer.

R-5

Que les budgets 2016 du SPVM et du SIM soient également présentés devant la Commission sur les finances et l’administration pour lui permettre de formuler des recommandations appropriées

J’ai assisté à la présentation de la SPVM, fort intéressant, merci Mme. Samson

j’ai eu l’occasion de poser des questions

Il reste que ce n’est pas fondamentalement un exercice budgétaire, le travail de la comm. de la sécurité ne portant pas uniquement sur les finances mais sur l’ensemble des enjeux de la sécurité.

R-6

Que le Service des finances s’assure que les présentations soient produites dans un seul et même format (gabarit uniformisé)

Bon effort déjà en ce sens

Par rapport aux fameuses graphiques en pointe de tarte

L’utilité des graphiques de forme “pointe de tarte” qui permettent de saisir clairement en au coup d’oeil les parts relatives d’un tout, par exemple l’attribution du budget vers les différents enveloppes (p. 14 du cahier “Budget 2015: budget de fonctionnement en bref”)

Je passerais la lecture des autres recommandations de la commission, pour parler d’un dernier sujet:

3- le transport en commun

Plusieurs recommandations de la commission des finances portent sur le financement du transport en commun, alors je vais clore mon discours portant sur le budget en parlant du budget de la STM.

Parce que le transport en commun est un enjeu majeur.

Let me rephrase that. Public transit is not just a major issue. It’s THE major issue of our era.

L’inauguration des lignes de métro il y a un demi-siècle a été transformateur pour la société de cette époque. Qui de cette génération dirait autrement? Ça a transformé la mobilité urbaine, permettant un déplacement collectif, à petit coût et (moins une préoccupation à cette époque) avec un bien moindre impact environnemental.

Aujourd’hui nous vivons avec les mêmes structures et systèmes de transport collectif qu’à l’époque de leur instauration. Et contrairement aux prévisions de l’époque, nous ne nous déplacerons pas en soucoupes volantes en 2015. Donc les modes de transport restent les mêmes: automobile, autobus, métro, transports actifs. Quelques nouveautés dans l’auto-partage, mais le carpooling existait (sous une forme non-commercialisée) déjà en 1950, car ce n’était que la moitié des ménages qui comptait une voiture.

Revenons à nos oignons. Ou, pardon: à nos wagons.

There is some good news from the STM, despite historic under-investment.

  • more frequent metro service during rush-hour on the orange and green lines
  • additional bus service on the 105 Sherbrooke line in NDG and the 180 De Salaberry line in Ahuntsic-Cartierville
  • some pricey goodies related to technological upgrades to the user experience

But overall, the tone is morose. Why?

Because our transit budget doesn’t allow for the kind of massive injection of funds needed to modernize and extend the transit system in Montreal.

Obviously, one of the elements of solution can be found in the same argument I made regarding salary indexation at the City. The argument can be made, and has been made, that salaries of top-level managers at the STM are overly generous and subject to annual high-rate indexation AND the number of top-level managers has more than TRIPLED from 83 in 2006 to 252 in 2013. There needs to be a reality check: raises should not be automatic, they should be rare and well-deserved. And they should never come at the cost of cutting passenger services.

Année après année, l’achalandage est en croissance, et 2015 ne fera pas exception.

Mais les dépenses sont aussi en croissance: en 2015 les dépenses sont en hausse de 20M$ par rapport à 2014, soit une augmentation de 1,4% dû à l’évolution du service de la dette qui passera de 77,5M$ en 2014 à 120,9M$ en 2017: ceci afin de résorber le déficit d’investissement d’ici 2030

Le transport adapté: une augmentation marquée de l’achalandage 3,7% comparatif 2014

MAIS il y a une baisse de 1,2M$ de la subvention du gouv. du Québec liée au transport adapté

Ça a été répétée à maintes reprises: La STM a besoin de sources de financement “dédiées, indexées et récurrentes.” pour ne pas se retrouver avec le garde-manger à moitié vide l’hiver venu. Des investissements massifs sont nécessaires, mais un revenu stable et récurrent n’est pas au rendez-vous.

I’m going to change my hat: As the city councillor for Pierrefonds-Roxboro (Bois-de-Liesse) I would like to shed some light on the particular situation of the West Island.

Our economy is booming, and again, we need to ADJUST to new reality which is that of a decentralized economic development. Yes, people are commuting downtown, but increasingly, people are commuting off-island or within the West-Island as employers are increasingly looking outside of the downtown core to establish their businesses.

And how are West-Islanders getting around? Primarily by car. Are we happy about it: NO.

Do not make the mistake of thinking that just because somebody is doing something a certain way, that they are happy about it. It’s simply through lack of choice.

Here’s the proof: the trains are packed. The buses are packed. The PARKING LOTS for the train are packed. Public transit is not meeting the demands of the WEST ISLAND. It is barely meeting the demands of the central boroughs. We are facing a subsistence diet for public transit when what we need is nourishment.

Étant donné les contributions des résidents de l’ouest de l’île au transport collectif, on pourrait s’attendre à avoir un meilleur service, notamment sur les axes de transport nord-sud et est-ouest et une meilleure coordination avec les départs des trains de l’AMT.

Une bonne nouvelle: il y aura une bonification des services de taxi collectif existants dans l’ouest de l’île; et pour les résidents de l’est, un service de taxi collectif sera créé pour assurer un lien de RdP ainsi que le parc industriel d’Anjou vers le train de Mascouche

IF we are serious about our commitment to reducing greenhouse gas emissions;

IF we are serious about our commitment to fostering economic development;

IF we are serious about improving flow of transit throughout the island of Montreal;

WE MUST HAVE A VISION. WE MUST KEEP OUR EYES FIXED ON THAT VISION.

We must believe in it, we must defend it and we must FUND IT.

Thank you – Merci.

 

 

 

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