Pour ne pas donner une majorité absolue à Denis

En réponse à l’article de P.A. Normandin du 22 septembre:

http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/201709/22/01-5135628-coderre-a-la-recherche-dune-majorite-absolue.php

L’objectif annoncé du maire sortant Denis Coderre est de remporter 43 sur 65 sièges au Conseil municipal. Pourquoi ce chiffre précisément? Parce que, avec le deux-tiers des sièges au Conseil, Denis Coderre pourra notamment faire passer des modifications aux pouvoirs des arrondissements, sans avoir à négocier avec les conseillers des autres formations politiques. Une fois ces modifications adoptées par le deux-tiers des voix du conseil municipal, elles deviendraient permanentes, tel que prévu par la Charte de la Ville de Montréal.

Une majorité absolue garantirait qu’il n’y aurait pas de débat au conseil municipal pour les quatres prochaines années. Une majorité absolue garatirait aussi, si on se fie à l’historique de l’Administration Coderre, que les conseils d’arrondissement se verront dérober leurs budgets et pouvoirs administratifs. En fait, ce que veut Denis, c’est de gouverner en roi, et de s’assurer que l’opposition soit démunie du pouvoir d’agir autrement, ne pouvant plus l’obliger à l’écoute et à la négociation.

Je le dis depuis mon élection en 2013 : notre système parlementaire est mal adapté à la réalité de la gouvernance d’une ville. Au lieu d’un conseil qui profite des expertises et meilleures pratiques de tous et chacun comme c’est le cas partout ailleurs au Canada, le conseil municipal montréalais est un carcan parlementaire qui nous met en opposition les uns aux autres et où le plus fort remporte toujours le vote. À quoi serviront les débats au conseil si Coderre est majoritaire? Il n’aurait plus qu’à faire la sourde oreille aux arguments de ses adversaires et pourrait alors profiter du temps au conseil pour regarder son flux Facebook. À quoi serviront nos arrondissements? Ces structures administratives de gouvernance locale dès lors démunies de leurs pouvoirs ne serviront qu’à octroyer les contrats locaux et à mettre en place les projets et orientations dictés par la ville-centre.

Si j’ai choisi, en tant que chef de parti, de ne pas faire campagne à la mairie de Montréal pour mieux me concentrer sur les arrondissements, c’est parce que j’y crois, au pouvoir local. J’y crois, à la gouvernance de proximité. J’y crois, à la démocratie. Et je sais pertinemment que mes collègues du conseil municipal ont tous leurs qualités à apporter aux débats, peu importe leur bannière électorale; aucune voix ne mérite d’être étouffée.

Chers électeurs, même si vous pensez que Denis Coderre fait un bon travail comme maire, croyez-vous qu’il est sain de mettre tout le pouvoir décisionnel entre ses deux mains au lieu de le distribuer parmi les 65 conseillers municipaux, chacun représentant son district et ses électeurs?

J’ai confiance en mes équipes locales, qui porteront la bannière du Vrai changement pour Montréal et qui pourront, justement, assurer la balance du pouvoir au conseil municipal et ainsi éviter une majorité absolue d’une équipe qui porte déjà le nom de son chef et est l’incarnation même de son ambition.

Je vous encourage à aller voter le 5 novembre prochain pour l’équipe qui représente le mieux les intérêts locaux et qui saura les défendre pendant les quatre prochaines années.

 

 

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