Les musiciens montréalais du défi #375en10

Je remercie mon collègue du Conseil municipal, Monsieur Guillaume Lavoie d’avoir lancé le défi de créer des listes énumérant dix personnalités, lieux, événements marquants de l’histoire de la Ville de Montréal; façon hétéroclite de célébrer, en amont, ses 375 ans (de Montréal, pas de Guillaume!).

Ma liste ne pourrait évidemment pas rendre hommage à tous les musiciens et musiciennes qui ont marqué l’histoire des 375 dernières années de Montréal, alors je vous offre ici un bouquet assorti à mon goût, avec un fort emphase sur les musiciens classiques et surtout les pianistes, bien évidemment!

1. Louis-Philippe Pelletier: Pianiste et ancien enseignant à l’Université McGill, ce fut son enregistrement des dernières sonates de Beethoven qui m’a attiré à McGill pour y terminer mes études de baccalauréat en interprétation piano. Alors, chers collègues, c’est un peu de sa faute si vous êtes maintenant pris avec moi au conseil de Montréal!

2. Claude Vivier: Compositeur montréalais qui fut tragiquement assassiné à Paris à l’âge de 35 ans. Sa pièce “Pianoforte”, très technique, figurait sur mon programme de médaille du Conservatoire Darius Milhaud, Aix-en-Provence. Les membres du jury l’ont particulièrement apprécié, ne connaissant pas les œuvres de ce compositeur résolument moderne.

3. Louis Lortie: Pianiste montréalais connu mondialement. Un maître dans le répertoire classique: Brahms, Schumann, Beethoven et al.

4. Marc-André Hamelin: Pianiste montréalais de renommé mondial. Un grand virtuose, il joue de tout, même ses propres compositions. Il faut entendre ses interprétations de Liszt!

5. Janina Fialkowska: Pianiste montréalaise de mère canadienne et de père polonais. Son nom est étroitement associé aux œuvres pour piano du grand compositeur polonais Frédéric Chopin, qu’elle interprète avec brio. Je l’ai vu en récital l’an dernier; la subtilité de sa personne laisse toute la place aux émotions du compositeur.

6. Daniel Taylor: Chanteur alto (si, si: alto!), il a fait ses études à McGill en même temps que moi; avec ses belles boucles blondes et sa voix d’alto, il était le chouchou de toutes les filles. Il chante le répertoire baroque écrit pour les castrats; ceux qui ne connaissent pas cet art, c’est à découvrir!

7. Yannick Nézet-Séguin: Chef d’orchestre de l’Orchestre métropolitain depuis 2000, il collabore régulièrement avec plusieurs orchestres de renommé international dont Rotterdam, Philadelphie, Londres, Berlin et ça continue. Il dirige souvent sans partition (ce qui est assez exceptionnel pour un chef d’orchestre) et avec énormément de fougue, de vivacité et d’énergie. L’orchestre métropolitain fait la tournée des arrondissements à chaque année, nous sommes choyés d’avoir accès à ce grand talent de chez nous, à voir et entendre, absolument.

8. Stéphane Tétrault: Jeune prodige montréalais du violoncelle qui a découvert sa passion pour la musique à FACE. Son père me raconte que comme tous les élèves se sont rués sur les violons, le professeur de musique, trouvant le jeune Stéphane ambivalent, l’a convaincu de prendre plutôt le violoncelle! Heureux incident, parce que Stéphane épouse, littéralement, son instrument pour n’en faire qu’une unité vibrante d’émotion.

9. Oscar Peterson: Un des plus grands pianistes jazz/blues de tous les temps, figurativement… et littéralement! L’homme était de grande stature, avec des mains épousant facilement un 10e sur le piano (de do jusqu’au mi à l’octave supérieur). Quand il jouait, on dirait deux pianistes, tant il rentrait de notes à la fois! Il a écrit un cahier d’exercices pianistiques, excellente pratique pour de jeunes aspirants.

10. Oliver Jones : Un autre pianiste jazz légendaire (est-ce dans l’eau?) de Montréal. Je l’ai rencontré au jazz-bar Charlie Biddle’s en 2002: j’avais mon fils, qui avait peut-être 6 mois, dans les bras. Monsieur Jones est venu le voir, lui a fait un énorme sourire en lui disant: “You’re going to be a great musician one day, I can feel it!”

Bonus: Lhasa de Sela. Compositrice-interprète et Montréalaise d’adoption, Lhasa a su traduire en musique l’esprit du temps des années 1990 sur le plateau Mont-Royal. Sa tragique fin a marqué les montréalais, qui ont inauguré un parc à son nom le 15 mai 2014. J’ai entendu chanter Lhasa à ses débuts en périphérie du Festival Jazz (sur la scène “Découvertes”). Sa voix tremblante d’émotion, elle avait un message à livrer et qui touchait chacun de nous.