Réponse citoyenne: Limites maximales de résidus proposées PMRL2021-10, Glyphosate

image: https://www.consumersafety.org/

En vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada propose de fixer des limites maximales de résidus (LMR) pour le glyphosate (mieux connu par son nom commercial «RoundUp») sur diverses denrées de manière à permettre l’importation et la vente d’aliments contenant ces résidus.

Pour certains aliments, cette limite sera haussée jusqu’à trois fois la limite permise actuellement (voir l’article de Thomas Gerbet), avec comme conséquence, plus de résidus se retrouvant dans nos assiettes.

Tout regroupement, organisme et individu canadien peut soumettre un commentaire dans le cadre de la consultation en cours, sur le site: http://lutte-antiparasitaire.canada.ca/fr/portail-participation-public/formulaires/commentaire-dans-cadre-consultation.

La date limite pour soumettre votre opinion est le mardi 20 juillet 2021. Je partage ci-dessous mon commentaire.

Quand j’étais conseillère municipale à la Ville de Montréal de 2013 à 2017, je me suis informée sur l’enjeu des néonicotinoïdes, notamment en lien avec leur impact sur la population des pollinisateurs. J’ai enfin réussi à faire adopter par le Conseil municipal une motion bannissant l’utilisation de ces substances hautement toxiques, du moins pour ce qui est de la Ville de Montréal.

Depuis, je continue à suivre l’enjeu global de l’utilisation de pesticides, de fongicides et d’herbicides dans l’agriculture dite « traditionnelle ». Je poursuis une maîtrise en Management – développement durable à HEC Montréal afin de m’équiper sur tous les aspects de la gestion durable, en agriculture et dans d’autres domaines d’exploitation, pour pouvoir mieux informer les prises de décisions autant au privé qu’au gouvernement.

Dans la mesure proposée dans le cadre de la présente consultation, j’identifie trois préoccupations majeures :

  • l’impact sur la biodiversité (notamment les pollinisateurs, mais aussi les micro-organismes et l’impact domino sur les systèmes de production alimentaire);
  • l’impact sur les cours d’eau en raison du ruissellement des champs agricoles vers les cours d’eau, les contaminant;
  • l’impact sur la santé humaine d’ingérer des aliments contenant des résidus de pesticides, et dont on propose ici d’augmenter encore le seuil de tolérance.

Ayant grandie en milieu rural où l’on arrosait abondamment les champs, je me retrouve aujourd’hui cœliaque – incapable de digérer le blé, mais aussi avec un système digestif affaibli, qui rejette beaucoup d’aliments et qui me contraint à un régime hyper restrictif. Outre mes recherches et lectures sur le sujet, d’un point de vue purement informé par ma propre expérience de vie, je ne pourrais pas être favorable à une mesure visant à augmenter les quantités de pesticides tolérées dans notre production alimentaire.

Je souhaiterais voir le gouvernement du Canada, à l’instar de certains pays européens, mener la lutte contre les pesticides, en habilitant les agriculteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de la terre et de la vie humaine et animale, plutôt que de suivre les marchés étrangers dans une course vers l’effondrement du système alimentaire. La sécurité alimentaire devrait nous préoccuper au plus haut degré; et la manière d’y arriver est certainement en renforçant la résilience de la production alimentaire plutôt qu’en appliquant de plus en plus de produits nocifs, qui, à terme, rendent les terres stériles et l’environnement empoisonné.

Je vous remercie de prendre en considération mes commentaires, non pas scientifiques, mais d’une simple citoyenne impliquée, qui se préoccupe de la résilience et de la durabilité de notre système alimentaire.

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